Le 1er avril, début de la nouvelle collecte laitière, correspondant à la semaine 14.
Actuellement, la collecte laitière française n‘est pas à son plus haut, alors que les semaines du printemps sont les plus productrices.
Néanmoins, comparé à l‘année dernière, jusqu‘à la semaine 13, nous constatons une hausse du volume de 1,6%.
Une hausse de 0,3% comparé à 2019.
Tenant compte de la moyenne sur les 5 dernières campagnes, l‘évolution moyenne se caractérise par une baisse de -0,03%.
Source: France Agrimer
Source: France Agrimer
En France, certaines régions se démarquent par le volume de leur collecte. Sur la campagne actuelle la Bretagne est en avance et produit beaucoup plus.
Le croissant laitier (Bretagne, Pays de Loire, Normandie) est toujours existant.
Il n‘y a plus de lait produit en PACA (Provence, Alpes, Côtes d‘Azur).
? A noté :
La collecte conventionnelle représente toujours 80%. La collecte de lait bio a augmenté de 0,4% entre 2018 et 2019 – ce qui a été pris sur du lait conventionnelle et les AOP.
La production conventionnelle représente la partie plus importante, tandis que l’ensemble des autres collectes s’élèvent à seulement 20%.
Depuis le début de la campagne, on remarque une légère hausse des volumes produits de 0,79% (sur un an). La situation ne parait pas catastrophique.
Les Pays-Bas, le Danemark et l‘Allemagne sont les pays qui actuellement produisent le plus en Europe
Source: France Agrimer
La production laitière en Nouvelle Zélande
La production en Nouvelle Zélande (NZ) est la plus importante sur les marchés globaux, même que la collecte en NZ en volume représente seulement 3% du volume mondial.
Cependant la collecte exportée représente 33% des échanges mondiaux. Le volume de leur collecte est proche de celui de la France – avec un nombre de consommateur au sein du pays bien inférieur. Cela explique que le surplus de lait en NZ est forcément vendu sur les marchés extérieurs.
Afin de diversifier ses approvisionnements et de contenir les prix, la Chine a conclu deux accords de libre-échange avec des pays exportateurs de produits laitiers, l’un avec la Nouvelle-Zélande entré en vigueur le 1er octobre 2008, à l’époque du scandale de la mélamine et l’autre avec l’Australie. De ce fait, depuis la NZ pèse moins sur les marchés mondiaux. De plus, en 2013 ainsi que les années suivantes, la NZ a connu de fortes périodes de sécheresse et la Chine est venue sur les marchés européens.
Actuellement, la NZ se situe dans l‘hémisphère sud ou commence la période hivernale, leur production est moindre. Donc, la NZ représente une partie inférieure sur les marchés européens. Cela influence de manière positive la situation actuelle des marchés du lait en Europe.
Un aperçu des marchés à la semaine 13 de l’année 2020.
La poudre de lait à 25% et à 0%, la poudre de lactosérum et le beurre sont les 4 produits industriels agissant comme indicateur pour le prix du litre de lait payé au producteur.
Jusqu‘en mars 2020, le prix de la poudre de lait (25%) était supérieur comparé aux années précédentes (env. 3000€/t). Pour la poudre de lait (0%) à consommation humaine, le prix est au tour de 2500€/tonne. Il reste néanmoins plus élevé que les deux dernières années.
Idem pour la poudre de lactosérum consommation animale. Malgré une diminution du prix, il reste assez important comparé aux années précédentes.
Source: France Agrimer
Le prix du beurre tourne autour de 3800/4000€ la tonne. Très en recule suite à l‘évolution actuelle du marché. Cette baisse plus importante s‘explique par la restauration hors foyer fermé en partie, pour laquelle la consommation de beurre est plus importante que celle des foyers privés. (L’exemple suivant permet l’illustration de cette situation : La consommation de beurre sur une tartine est moins importante, que la quantité utilisée pour des viennoiseries).
Le marché spot
Le lait vendu sur le marché spot correspond à la vente du surplus de lait au jour le jour (marché quotidien).
La crise du Covit19 entraine une baisse de la consommation dans une période de collecte plus importante.
L’augmentation des volumes sur les semaines précédentes entraine, à son tour une baisse du prix du lait sur le marché spot qui était de 180€/tonne (au 06/04/2020) / 215€/tonne (au 07/05/2020)
(Anotation : Le prix du lait sur le marché spot est basé sur les mêmes critères de qualité organoleptique et qualitative. En général le lait correspond à un 32 de TP et 38 de TB pour le marché français).
Les industriels sur le marché européens demandent de diminuer les volumes de 5-6% pour éviter que le prix sur le marché spot baisse davantage et éviter une situation comme on l*a connu en 2017, lors que le prix du lait avait baissé à 140€/t.
La moyenne française est à 370€/t comparé à 354€/t du prix payé en Allemagne.
Il s‘agit du prix payé au producteur, tenant compte de la qualité du lait (en €/litres livrés).
Le prix du lait mondial en mars 2020 était de 38 US$ / 100 kg (source : IFCN).
Un regard sur la carte ci-dessous montrent les écarts mondiaux du prix du lait entre les différents pays.
Tandis que le prix du lait aux États-Unis dépasse de seulement 3 US$ le prix mondial, des écarts importants et donc un prix élevé sur la chine (+25) et pour le Canada (+21).
Comment s’expliquent ces prix élevés, malgré la crise actuelle ?
Le prix payé aux producteurs européens de juillet – février; Source: IFCN
La chine a décidé de faire des stocks – ce qui maintien la demande et contribue à des prix élevés. Pour le Canada la production en hiver a été très faible et la demande est accrue ce qui peut contribuer aux prix plus élevés.
Source: IFCN
Quelles seront alors les évolutions du marché laitier suite à la crise « Corona » ?
L’IFCN estime qu’il faut « modérer » à la crise de Corona. Cependant, une baisse des prix est possible car la collecte est plus forte (+ 2,4%) et la demande de lait 2020 est en baisse (en raison de la situation financière, politique et économique).
Actuellement une baisse sur les marchés est constatée – mais il est important de tenir compte du fait que les marchés étaient sur un niveau élevé cet hiver. Donc il y a une baisse – mais sur des marchés hauts.
Mais quel est alors l’avenir ?
Actuellement deux scénarios possibles sont affichés.
? Pour les « modérées » il est important d’obtenir une visibilité sur les contrats à long termes (5-7mois). Celle-ci pourrait s’obtenir par le stockage de lactosérum aujourd’hui, sous condition d’une demande stable – qui n’est pas garantie. L’UE a décidé de ne pas faire de stock.
Ce courant des « modérés » ne voit qu’une seule possibilité pour maintenir les prix à long terme et pour obtenir une vue sur les contrats à long-termes et de réduire les volumes aujourd’hui. De plus, ils anticipent les exportations de la NZ, qui peuvent être accrues dès la fin de la période hivernale dans l’hémisphère sud. Ce lait à prix avantageux, combiné avec un prix du pétrole bas pourrait davantage compliquer la vente du lait européens et casser les prix. D’où l’importance d’assurer la consommation.
? Un autre courant craint une situation de montagne russe, avec une chute des prix importante (< 25 US$ / 100 kg) si la NZ augmente ses volumes et que la consommation n’est pas au rendez-vous, entrainant une situation obligeant de décider au jour le jour et à la semaine avec une soumission des prix a de fortes fluctuations.
Une situation dans laquelle les prix sont soumis à de fortes variations de période en période.
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